Les plus anciens clichés existants de la ville de Rennes s’avèrent être des photographies d’archéologie. Elles sont consultables dans deux albums.
Le premier, avec une reliure verte et un dos semé d’hermines dorées, porte le titre d’Archéologie bretonne et fait partie des collections du Musée de Bretagne à Rennes [1]. Il compte 98 feuilles non paginées où sont disposées 64 photographies.
Le deuxième, avec une reliure chagrin rouge, plats et dos ornés de fers dorés, est titré Souvenirs de Bretagne, Ille-et-Vilaine et est conservé à l’Institut National d’Histoire de l’Art à Paris[2]. Il compte 71 planches non paginées où sont disposées 70 épreuves photographiques.
Les deux albums ont été reliés par Louis Marie Mathurin Fougeray, (Mont-Dol, 24 février 1822 – Rennes, 31 mai 1901) propriétaire de la librairie Saint-Joseph 17 rue Le Bastard à Rennes,qui avait ouvert un atelier de reliure en 1843. Les clichés sont tous de Théophile Goupil, membre titulaire de la Société d’archéologie du département d’Ille-et-Vilaine entre 1857 et 1874.
Théophile Goupil
Propriétaire
Né à Rennes le 15 août 1827, fils de Pierre Noël Goupil (Poilley, 20 février 1792- Rennes, 4 mai 1854), négociant et de Françoise Grosjean (Rennes, 23 août 1798- Rennes, 8 août 1861), propriétaire, mariés à Rennes le 11 août 1826.
Marié à Saint-Denis-de-Gastines avec Marie Juliette Victorine Poirrier-Coutansais (Laval, 4 août 1839-Rennes, 21 avril 1908), fille de Charles Julien Jean Poirrier-Coutansais (Ernée, 18 octobre 1807 – Saint-Denis-de-Gastines, 1er novembre 1896), receveur des Enregistrements et des Domaines, maire d’Ernée, Président du conseil d’arrondissement de Mayenne, maire de Saint-Denis-de-Gastines, Chevalier de la légion d’honneur (2 octobre 1877) et Adèle Louise Marie Goyet-Davière (Vautorte, 26 août 1818 – Saint-Denis-de-Gastines, 19 septembre 1897), mariés à Chailland le 5 décembre 1836
D’où 1°) Marie Françoise, Adèle, Théophila Goupil (Saint-Denis-les-Gastines, 25 septembre 1860-), mariée a.) à Rennes le 12 décembre 1881 avec Augustin Félix Charles Marie Butler O’Madden (Maisoncelles, 18 décembre 1854 – Rennes, 6 août 1891), Directeur du Haras de Rodez ; b.) à Rennes, le 14 juin 1892 avec Jean Baptiste, Pierre, Arthur Robert de Chevanne (Saulieu, 12 mai 1851 – ?), capitaine au 7e escadron du train des équipages ;
2°) Albert, Théophile ; Charles, Victor Goupil (Saint-Denis-de-Gastines, 1er février 1866 – Rennes, 22 janvier 1898).
Décédé à Rennes le 15mars 1895.
Dès son adhésion Goupil s’évertue à être un membre actif, mais dans un domaine qu’il est le seul à maîtriser alors au sein la société d’archéologie : la photographie.
Lors de la séance du 13 janvier 1858, il fait « hommage de plusieurs dessins photographiques » [3]. Pendant la séance du 10 mars 1858, il fait de nouveau don« à la Société d’une série d’épreuves photographiques reproduisant divers monuments. Par un nouveau procédé, M. Goupil a pu agrandir l’échelle de ces dessins, de manière à rendre avec bonheur les détails de sculpture les plus minutieux » [4].
Quand Jules Aussant [5] communique un portrait en gravure d’Achille de Harley, Goupil accepte de reproduire le document par la photographie [6]. Le 9 juin 1858, il exhibe des clichés du retable de la cathédrale de Rennes et du portail méridional de la Cathédrale de Dol [7].
Le 10 novembre 1858, il offre pour les archives de la Société quatorze photographies des monuments de Quimper et des environs, qu’il a exécutées lors du 15ème Congrès de l’Association bretonne tenu dans cette ville au début du mois d’octobre 1858 [8]. Il fait ses clichés la même année qu’Augustus Lovell Reeve (1814-1865) et Henry Taylor dont les stéréographies sont publiées avec le texte de John Mountenay Jephson Narrative of a walking tour in Brittany en 1859 [9]. Jephson a choisi pour la publication deux des quatre clichés que Reeve a pris à Rennes, à savoir une vue panoramique prise au pied du pont de Chaulnes vers les tours de la Cathédrale et une vue des quais près Saint-Yves [10]. Les stéréoscopies du Palais du Parlement et du parc du Thabor n’ont jamais été publiées. Reeve désirait avant tout faire des clichés pittoresques et Jephson avait choisi les sites visités à Rennes à partir d’un guide touristique [11]. Dans les années 1850, les photographes « voyageurs » sont encore des pionniers alors que la photographie dans les missions archéologiques est loin d’être la règle.
Le 9 février 1859, Goupil donne à la Société sept nouvelles photographies de Saint-Yves [12]. Le 9 mars 1859, il transmet les épreuves photographiques d’un dessin de la ville de Rennes daté de 1774 où l’on voit la cathédrale, dessin communiqué par M. Quernest dans la séance du mois de février. Le 8 juin 1859, Goupil exhibe et offre une photographie de l’inscription de la Porte Mordelaise [13], à savoir
IMP CAES
M ANTONIO
GORDIANO PIO
FEL AVG P M TR
P COS O R
C’est lors de la séance du 11 janvier 1860 qu’il « fait hommage à la Société d’un curieux album renfermant la collection de ses photographies monumentales et historiques » [14]. Il s’agit de l’album vert conservé aujourd’hui au Musée de Bretagne. Il contient l’ensemble des photographies qu’il a montré et qu’il a offert pour les archives de la Société archéologique entre 1857 et 1860.
L’album vert contient 30 photographies de Rennes. Le cliché 949.1814.1.10 de la rue Saint-Yves date de 1857 et a servi de modèle à Francisque Couë (Molac, 29 octobre 1815 – Paris, 7 avril 1865) pour son eau-forte « La rue Saint-Yves, nos 6 et 8 », publiée dans le livre sur le Vieux Rennes de Paul Banéat, œuvre dont des exemplaires sont conservés au Musée des Beaux-Arts de Paris (Petit Palais), au Musée des Beaux-Arts du Canada et au British Museum sous le titre de la « Rue Saint-Yves à Rennes en 1857 », exemplaires exécutés le 1er février 1864 par Delâtre, 303 rue Saint-Jacques à Paris et publiés par A. Cadart & Luquet, éditeurs, 79 rue Richelieu. Une épreuve sur chine a été exposée au Salon de 1864 et donnée par l’État au musée de Saint-Étienne.
Francisque Maurice Constant Couë de la Chataigneraie
Graveur aquafortiste
Né à Molac le 29 octobre 1815, fils de Jean Baptiste René Marie Couë de la Chataigneraie (Molac, 16 décembre 1776- Muzillac, 22 avril 1847), maire de Molac, juge de paix à Muzillac et Marie Louise Émilie Burban de Malabry (Questembert, 8 juillet 1781 – Molac, 8 juin 1818), mariés à Questembert le 21 juin 1801.
Marié avec Émilie Ponsart de la Vergue, d’où Maurice Couë de la Chataigneraie.
Décédé à Paris le 7 avril 1865.
Les autres photographies de l’Hôpital et de la Chapelle (949.1814.1.1 Saint-Yves maison conventuelle ; 949.1814.1.2 Rennes Saint-Yves ; 949.1814.1.3 Rennes Saint-Yves ; 949.1814.1.4 Saint-Yves entrée de l’hôpital ; 949.1814.1.5 Saint-Yves le portail ; 949.1814.1.6 Saint-Yves le portail et l’entrée ; 949.1814.1.7 Saint-Yves dessus de porte ; 949.1814.1.8 Saint-Yves intérieur de la cour ; 949.1814.1.9 Saint-Yves intérieur de la cour) ont été prises pour la plupart à la fin de l’année 1858. Suite à l’annonce du déménagement de l’Hôtel-Dieu, les membres de la Société d’archéologie d’Ille-et-Vilaine, dans leur séance du 4 juillet 1858[15], avaient émis un vœu, « au nom de l’art », en faveur de la conservation de la chapelle Saint-Yves. Plusieurs membres de la Société décidèrent de visiter les bâtiments de Saint-Yves et en janvier 1859, ils signalèrent l’intérêt de la petite chapelle située dans le jardin de la Communauté construite sur l’ancien mur romain, du bâtiment conventuel composé en partie de l’ancien hôtel de la Costardaye et de la chapelle « si intéressante à l’extérieur par l’ornementation de son côté nord et de son portail occidental »[16]. Goupil a certainement pris les photographies de Saint-Yves pendant cette sortie archéologique. Les membres de la Société, en particuliers Aussant et de La Bigne Villeneuve, s’évertuaient alors à chercher des images de la ville de Rennes, surtout des monuments disparus, comme l’ancienne cathédrale[17]. Le constat de l’absence de dessin dans les vieilles collections pour la plupart des sites majeurs de la ville les poussa à s’intéresser de plus en plus à l’iconographie ancienne de la ville, mais également à créer leurs propres archives visuelles ce qui donna sans aucun doute de l’importance aux dons de photographies que Goupil leur faisait.
Les photographies de la Porte Mordelaise (949.1814.1.11 Inscription latine ; 949.1814.1.12 Rennes porte Mordelaise) ont été prises à la fin du printemps 1859. La pierre de granit de 50 sur 56 centimètres avec une inscription latine en l’honneur de l’empereur Gordien III (238-244) [Imperatori Caesari Antonio Gordiano, Pio, Felici, Augusto, Pontifici, Maximo, Tribunitia potestate Consuli, Ordo Redonum]était dans le jambage sud de la porte, du côté de la Cathédrale jusqu’en 1874 où il a été retiré pour être déposé au Musée archéologique de la ville de Rennes[18].
Une partie des photographies de l’album de 1860 est archéologiquement et historiquement importante car elle concerne des bâtiments d’anciennes propriétés religieuses aujourd’hui disparues, comme la maison de l’Oratoire 12 rue des Dames (949.1814.1.14), la chapelle Saint-Anne (949.1814.1.19), la chapelle de la Visitation (949.1814.1.27) ou transformées comme la tour de Notre-Dame-en-Saint-Melaine (949.1814.1.20). Une copie de la photographie de la chapelle de la Visitation, utilisée dans le Vieux Rennes de Paul Banéat (Rennes, 5 octobre 1856 – 22 mai 1942) existe dans le fonds Joseph Des Bouillons (Lyon, 19 septembre 1864 – Carnac, 5 décembre 1934) aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine (4J238) : Des Bouillons s’occupait en effet des recherches iconographiques pour l’illustration des livres de Banéat[19]. Deux clichés de Goupil montrent des rues concernées par l’application du plan d’urbanisme établi par Robelin au 18ème siècle suite à l’incendie de 1720 (949.1814.1.17 rue de la Parcheminerie ; 949.1814.1.18 rue Toussaints), plan resté une référence jusque dans les années 1920. La photographie 949.1814.1.18 est en fait un cliché de la rue du Pré-Perché qui a été reproduite par le photographe Auguste Le Couturier (1853-1938), photographie utilisée par l’éditeur Henri Laurent (1880-1960) et son épouse Jeanne Nel (1882-1961) pour leur série de cartes postales sur le Vieux Rennes. Goupil a également photographié les restes des murs fortifiés de la ville avant leur destruction (949.1814.1.21 tour de la porte Blanche ; 949.1814.1.25 anciens murs près du pont de Nantes ; 949.1814.1.26 anciens murs près du pont aux lions). Les photographies prises dans les faubourgs ou les alentours de la ville montrent également des bâtiments aujourd’hui disparus : le moulin du Bourg-L’Evêque (949.1814.1.22), les maisons du quai d’Ille-et-Rance (949.1814.1.23), la maison de Cadet-Rousselle (949.1814.1.24), le moulin du Comte (949.1814.1.29) abattu en 1870, le château de la Prévalaye (949.1814.1.28) détruit par les bombardements de 1944 auxquels échappent uniquement la chapelle et le colombier.
L’album rouge, dédié au Comte de Chambord[20], est probablement relié entre 1870 et 1871 même s’il contient des photographies prises entre 1856 et 1868. Il contient 45 photographies de Rennes. Certains clichés sont des doubles de l’album de 1860. Seules les photographies planches 3 et 31 montrent des bâtiments contemporains : la gare en construction, inaugurée au printemps 1857 et la chapelle des Missionnaires, 3 rue de Fougères, fondée en 1841 et construite sur les plans de Jacques Mellet. Cette chapelle a été détruite en 1964.
La plupart des photographies de cet album n’ont jamais été présentées à la Société d’archéologie car elles avaient une dimension personnelle pour Goupil. Ayant longtemps vécu chez sa mère 87 (devenu 105) rue de Nantes, les photographies du quartier prises avant les travaux d’urbanisme ont probablement été exécutées non seulement pour le souvenir archéologique, mais également par mémoire personnelle. Il doit en être de même pour le cliché de « La Teilleraie faubourg de Nantes », plus connue aujourd’hui sous le nom de la Teillais : Goupil avait acquis en 1861 une parcelle de terrain en forme de triangle faubourg de Nantes qui faisait partie autrefois du Pré de la maison noble de la Teillais[16]. Les photographies de Thorigné s’expliquent quant à elles parce que le frère de Théophile, Jules Goupil (Rennes, 30 novembre 1828 – ?), y a été maire de 1860 à 1876. Les autres photographies sont pour la plupart des souvenirs de recherche sur le terrain, ainsi celle du moulin d’Apigné date probablement de 1864, car le 9 juin de la même année, Goupil fait part de la découverte d’un couteau trouvé dans les ruines de l’ancien château fort d’Apigné dont « la lame est damasquinée, le manche est en cuivre, recouvert d’une mosaïque d’écaille et d’ivoire », qu’il pense être une arme italienne du 16e siècle [17].
Certaines photographies de l’album rouge ont été présentées lors des séances des 12 mars 1863 [18] et 11 avril 1865 [19]. Ces clichés sont ceux de constructions en démolition comme l’ancien pont de Chaulnes et les fragments de fortifications de Rennes et de Fougères. Les membres de la Société archéologique estiment que « ces dessins [photographiques] ont d’autant plus d’intérêt, que la plupart des objets qu’ils représentent ont déjà disparu ou vont disparaître sous le marteau des démolisseurs » [20]. Ils ont conscience que la photographie constitue un outil majeur pour la discipline archéologique naissante, répondant à la nécessité de garder la mémoire et la trace de vestiges voués à être modifiés voire à disparaître intégralement. Goupil, forcé par les contraintes techniques d’un appareillage lourd et peu maniable, a focalisé son travail sur le patrimoine bâti, éléments figés du paysage urbain, sur les constructions en voie de démolition ou les détails architecturaux pris dans le bâti en place dans le but de conserver visuellement et de sauver de l’oubli des vestiges du passé menacés. En même temps, l’archéologie monumentale est clairement définie comme l’un des principaux sujets d’étude de la Société archéologique. Paul de La Bigne Villeneuve (Rennes, 31 août 1813 – 21 février 1899) [21] l’exprime dans la conférence Promenade archéologique dans l’ancien Rennes donnée durant la séance publique du 9 mai 1867. La Bigne Villeneuve introduit sa description archéologique de la ville en déclarant : « Le vieux Rennes s’en va ! Encore quelque temps, il n’en restera plus rien. Ceux à qui le peu enviable privilège de l’âge permet de remonter, par leurs souvenirs, à une quarantaine d’années, – plus haut encore, – au commencement de notre siècle – par exemple, – quelle différence ne trouvent-ils pas entre le tableau que leur offre aujourd’hui la ville de Rennes, et celui dont ils peuvent reconstruire dans leur mémoire les linéaments effacés sans retour ? Sans doute, me dira-t-on, Rennes a bien changé, mais à son avantage. Que d’embellissements ! quel progrès ! quel développement ! quelle brillante transformation ! Je n’en disconviens pas : – et j’y applaudis. Tout ce qui favorise le bien-être, la salubrité, la richesse de la cité, tout ce qui donne l’élan aux améliorations, à l’expansion des transactions commerciales, à l’importance croissante de notre ville, a le droit d’être accueilli avec faveur par la génération qui en profite. Loin de nous la pensée de dénigrer ou de méconnaître les labeurs de ceux qui ont marché vers le but qu’on poursuivra longtemps encore, – le progrès matériel, – dont je demande qu’on ne sépare pas le progrès moral et intellectuel. – Honneur et gratitude à leurs efforts ! Seulement, que notre admiration et notre reconnaissance pour les modernes avantages acquis ne nous rendent pas trop oublieux, trop dédaigneux du passé ! Est-il bien certain que tout ce qui a disparu ne nous laisse rien à regretter ? La ville de Rennes n’a-t-elle pas, sur plus d’un point, perdu en originalité, en pittoresque, en souvenir historiques, un peu de ce qu’elle a gagné d’ailleurs en régularité, en élégance, uniforme et quelque peu froide, en agrandissement et en assainissement de ses anciens quartiers ? Qu’on permette à un archéologue – à un ami des vieilles traditions et des vieilles annales rennaises – non pas une plainte, un reproche, – non – mais avec quelque regret, un retour, un coup d’œil rétrospectif sur l’histoire monumentale de notre vieille capitale bretonne » [22]. Son texte insiste surtout sur la topographie rennaise et des monuments emblématiques de la ville, les portes et les murs de la ligne fortifiée, en particuliers ceux visibles lors des fouilles exécutées en 1847 par Hippolyte Vatar, au pied de la vieille muraille qui soutenait le jardin terrasse de l’hôtel de Coniac où Théophile Goupil avait récupéré « une brique tumulaire trouvée par lui dans la démolition d’une cheminée de l’hôtel de Coniac. Cette brique porte l’inscription suivante, gravée en creux diagonalement SŒUR PERRINE DE TOUS LES ST. ST.» [23]. Le but de cette analyse de Rennes est de permettre à de la Bigne de Villeneuve d’émettre un vœu au nom de la Société d’archéologie : « je n’ai plus qu’un vœu à exprimer : c’est que la promenade archéologique dans laquelle je me suis permis de guider mes bienveillants lecteurs, sans fatiguer leur attention, ait éveillé en eux quelque désir de connaître notre vieille histoire, – leur ait fait toucher au doigt l’aspect pittoresque de nos vieux monuments, – enfin, leur ait fait pressentir que les études archéologiques ne sont ni sans charmes ni sans profits » [24].
Le 11 février 1868, Théophile Goupil présente aux membres de la Société archéologique deux photographies d’une portion de muraille de la porte Saint-Michel en cours de démolition pour l’ouverture de la rue Rallier. Les clichés cette fois-ci ne sont pas de lui, mais du capitaine Dumont. C’est la dernière mention de Goupil dans les procès-verbaux des mémoires de la Société.
Les corpus de photographies, au même titre que les textes et les documents figurés, constituent des preuves précieuses de l’évolution du territoire urbain. Bien sûr, toute photographie, qu’elle soit prise par un archéologue, un professionnel ou un amateur, qui donne à voir des vestiges matériels du passé, enfouis ou bâtis, disparus ou transformés, peu potentiellement être définie aujourd’hui comme une photographie d’archéologie [25]. Outre l’histoire de l’espace des lieux, l’étude de la documentation photographique ancienne permet de retracer une histoire de l’archéologie urbaine, l’évolution de la discipline archéologique et de ses sujets d’étude.
[1] Collections du Musée de Bretagne, numéro d’inventaire : 949.1814.1
[2] INHA, collections Jacques Doucet, Cote NUM FOL EST 672.
[3] « Extrait des Procès-verbaux (année 1858) », inSociété archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, Extrait des Procès verbaus. – Première livraison (1844-1857), p. 158.
[4] « Extrait des Procès-verbaux (année 1858) », in Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, Extrait des Procès verbaus. – Première livraison (1844-1857),p. 159-160.
[5] Jules Aussant (Rennes, 14 février 1805 – 19 juin 1872), directeur de l’École de Médecine, membre de l’Institut des Provinces.
[6] Ibid.
[7] « Extrait des Procès-verbaux (année 1858) », in Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, Extrait des Procès verbaus. – Première livraison (1844-1857), p. 163.
[8] « Extrait des Procès-verbaux (année 1858) », in Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, Extrait des Procès verbaus. – Première livraison (1844-1857), p. 165.
[9] Jephson (J. Mounteney), Narrative of a walking tour in Brittany, London, Lovell Reeve, 1859, 352 p.
[10] « At Rennes we had returned to the uninspiring region of railroads and metropolitan industry, and found little that was quaint and picturesque enough to tempt us forth with the camera. The cathedral front is a huge mass of barbarous Renaissance. The Palais de Justice, with four admirable statues of eminent jurisconsultes, is an effective building, and we took a picture of it, as well as of the Mont Thabor public gardens, but only the Stereographs No. 77 and 78 were demmed of sufficient interest for publication. The first, commanding a view, accross the Vilaine, of the open space in which a handsome cruxifix is erected, just takes in the towers of the cathedral. Very little was stirring, and the only figures in the view are one or two men sitting on the parapet at the end of the bridge, and a woman at the water’s edge, near the boat, whose large flaunting cap is seen reflected. We begged permission of the buxom proprietress of a woodyard, to pitch our tent among her heaps of timber, and being able, through her politeness, to pursue our avocations quietly, we carried our camera to the bridge, an dtook the second view, No 78. In the foreground, on either side, troops of women were busy washing, and in the distance, before a bridge, may be seen the floating baths ? The large building on the left, formerly a convent, with the letters « TAL ST. YVES » rudelu traced upon it, is now used as a barrack ; that on the right, with a poplar-tree before it, is new, the scaffolding not yet taken down. On the railings before it, round the edge of the quay, a quantity of linen is hung out to dry », in Jephson (J. Mounteney), Narrative of a walking tour in Brittany, London, Lovell Reeve, 1859, p. 268.
[11] « The guide-book speak of a library and museum ; but i had not come to Brittany to see libraries and museums », in Jephson (J. Mounteney), Narrative of a walking tour in Brittany, London, Lovell Reeve, 1859, p. 269.
[12] « Extrait des Procès-verbaux (année 1859) », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, année 1861, p. 4.
[13] « Extrait des Procès-verbaux (année 1859) », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, année 1861, p. 9.
[14] « Extrait des Procès-verbaux (année 1860) », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, année 1861, p. 24.
[15] « Extrait des Procès-verbaux (année 1858) », in Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, Extrait des Procès verbaus. – Première livraison (1844-1857), p. 164.
[16] « Extrait des Procès-verbaux (année 1860) », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, année 1861, p. 2.
[17] « Extrait des Procès-verbaux (année 1860) », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, année 1861, p. 3.
[18] Banéat (P.), Le Vieux Rennes, Monographie des villes et villages de France, Paris, Le Livre d’histoire, 1999, p. 449. Aujourd’hui dans les collections du Musée de Bretagne, numéro d’inventaire : 875.0002.1
[19] Pocquet du Haut-Jussé (B. -A.), « Banéat (Paul), Le département d’Ille-et-Vilaine, histoire, archéologie, monuments [compte-rendu] », in Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, Année 1974, Tome 81, p. 790.
[20] Henri d’Artois, dit comte de Chambord (Paris, 29 septembre 1820 – Lanzenkirchen, 24 août 1883), était prétendant légitimiste aux trônes de France et de Navarre. Exilé depuis 1830, il revient en France après la chute du Second Empire en 1870.
[21] Archives départementales d’Ille-et-Vilaine : 4Q4/330.
[22]« Extrait des Procès-verbaux (année 1864) », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, tome VII, 1870, p. X.
[23] « Extrait des Procès-verbaux (année 1860) », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, tome VII, 1870, p. VI.
[24] « Extrait des Procès-verbaux (année 1863) », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, tome VII, 1870, p. XLIII – XLIV.
[25] Ibid.
[26] Biographie du Comité des travaux historiques et scientifiques : « Paul de La Bigne-Villeneuve (1813-1899), avocat, fut membre de la Société archéologique d’Ille-et-Vilaine. C’est un « Rennais qui s’est voué à l’histoire de sa ville. Membre de la société rennaise de Saint-Vincent-de-Paul en 1837, l’un des fondateurs du Journal de Rennes; c’est l’un des piliers de la Société et du bretonisme. Il est issu d’une famille de Louvigné-du-Désert, dynastie de médecins et d’avocats, et a passé sa licence de droit à Rennes en 1833. Toute son oeuvre porte sur la ville de Rennes et prend place dans les publications de la SAIV. Cette œuvre. est couronnée par la publication en 1873 du cartulaire de l’abbaye Saint-Georges de Rennes, monastère de bénédictines fondé au début du XIe siècle, et qui occupe une grande partie des mémoires du tome IX (1875). Il fut trésorier de la classe d’archéologie de l’Association bretonne lors de sa création en 1855. Il était l’oncle par alliance d’Arthur de la Borderie qui avait épousé une demoiselle de La Bigne-Villeneuve. ».
[27] La Bigne-Villeneuve (P. de), « Promenade archéologique dans l’ancien Rennes », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, tome VII, 1868, p. 101-102.
[28] « Extrait des Procès-verbaux (année 1859) », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, année 1861, p. 4.
[29] La Bigne-Villeneuve (P. de), « Promenade archéologique dans l’ancien Rennes », in Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, tome VII, 1870, p. 128.
[30] Définition de la photographie d’archéologie d’après les recherches d’Émilie Trébuchet, Trébuchet (É.),Jacquet (C.), Dans l’oeil du viseur : la photo révèle l’archéo, catalogue de l’exposition présentée au musée Saint-Raymond, musée des Antiques (Toulouse, 14 mai – 20 septembre 2015), Toulouse, musée Saint-Raymond, 2015, 120 p. + http://www.archives.toulouse.fr/histoire-de-toulouse/patrimoine-urbain/archeologie-et-photographie
Sophie Chmura
Novembre 2018
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