Nouvelle étape importante pour le musée de Bretagne : le lancement au 1er février 2021 pour 6 ans d’un nouveau chantier des collections externalisé, celui des fonds photographiques, estimés à plus de 500 000 items.
Le musée conserve en effet une très importante collection d’items photographiques, principalement des négatifs, datés entre la seconde moitié du 19e siècle pour les plus anciens et la fin du 20e siècle pour les plus récents, avant que la révolution du numérique bouleverse l’histoire de la photo.
Ces collections constituent l’une des grandes richesses du musée, elles sont quotidiennement exploitées via la base de données de gestion des collections et le portail en ligne Des collections en partage, et sollicitées par des particuliers, chercheurs, éditeurs, journalistes, étudiants… Dans le cadre des expositions temporaires ou des publications, elles sont également mises à l’honneur et irriguent toutes les thématiques abordées par le musée.
Parmi les items photographiques à traiter, on distingue plusieurs types principaux de matériaux :
– les négatifs ou positifs sur plaques de verre (la majorité des fonds),
– les négatifs sur supports souples en nitrate de cellulose ou acétate de cellulose
– quelques diapositives
– les tirages photographiques sur papier.
Si les plaques de verre sont des supports assez stables – même s’ils exigent d’être manipulés avec précaution – il n’en est pas de même pour les négatifs en nitrate ou acétate, qui posent de nombreux problèmes de conservation. Le nitrate de cellulose, matériau particulièrement instable, toxique et extrêmement inflammable, constitue pour le musée de Bretagne une problématique prioritaire et urgente de conservation. Sa dégradation complexe et imprédictible dégage des produits qui peuvent altérer les collections environnantes et poser un problème de santé publique pour le personnel. Dans une logique de sauvegarde, le musée de Bretagne a entrepris depuis 2010 un chantier de conservation global, incluant une politique de numérisation régulière. Il s’agit aujourd’hui pour cette catégorie particulière de finaliser la numérisation de l’ensemble des fonds.
Leur nombre total d’items photographiques est estimé à plus de 500 000, ce qui rendait impossible leur traitement par la seule équipe du musée en une durée raisonnable. Le musée de Bretagne a donc souhaité confier à des prestataires extérieurs les missions de traitement des collections, qui doivent permettre le récolement, l’inventaire et la numérisation systématique des fonds de la réserve photographies.
Le chantier procède en trois temps articulés au sein d’une chaîne opératoire : une première phase de préparation des fonds photographiques (dépoussiérage, conditionnement) et de saisie informatique, suivie d’une deuxième phase de numérisation et de liens des images aux notices de la base de données, puis la phase d’inventaire proprement dite, plus affinée (à partir des images numérisées).

Cette opération d’envergure doit nous permettre :
– Une connaissance exhaustive des fonds photographiques du musée de Bretagne ;
– Un récolement, voire un inventaire rétrospectif des fonds (certains n’avaient jamais été précisément inventoriés depuis leur entrée en collection) ;
– Une évaluation de l’état des collections ;
– Un repérage des documents les plus abîmés à restaurer ;
– Un dépoussiérage systématique ;
– Un conditionnement de l’ensemble ;
– Une couverture photographique de tous les documents, notamment en vue de leur mise en ligne sur le portail des collections du musée.
Tout au long du chantier, le musée va poursuivre son travail d’élaboration ou d’actualisation des contrats de cession de droits, en vue d’une mise en ligne régulière des images numérisées sur le portail des collections, dans le cadre des principes du projet Des collections en partage initié depuis 2017. Un projet de valorisation de ces (re)découvertes photographiques – beaucoup de ces images ne sont pas connues des équipes du musée elles-mêmes – est également prévu pour accompagner et animer durant les six prochaines années cette ambitieuse opération avec les publics, qu’il s’agisse de diffusion en ligne ou d’intégration à des événements du musée.
Manon SIX.
Mars 2021.
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