Du 25 au 27 mars 2021, plusieurs dizaines de participants se sont prêtés au jeu de l’enquête virtuelle. Inspirée de la « murder party », elle leur proposait de retrouver le coupable du meurtre d’un conservateur et d’élucider le vol de la statuette du guerrier de la Bouexière, une pièce exposée dans le parcours permanent. L’évènement était organisé par six étudiants de l’Institut d’études politiques de Rennes dans le cadre d’un partenariat avec le Musée de Bretagne. Ils racontent.
En septembre 2020, l’enquête au musée de Bretagne n’avait pas de nom. Elle n’était encore pour nous qu’un des « modules projets » proposés, un exercice à mener sur l’année pour quelques crédits ECTS nécessaires à la validation de notre diplôme.
Après quelques jours, nous nous sommes retrouvés ensemble, trois étudiants en culture, trois autres en journalisme, un peu par hasard, sans forcément tous nous connaître très bien. La plus grande inconnue néanmoins, restait sans doute cette fameuse « murder party », ce jeu de rôle grandeur nature autour duquel nous devions travailler, sans qu’aucun de nous n’en ait jamais fait l’expérience et dont nous ne connaissions pas grand-chose d’autre que ce qu’en disait Wikipédia.
En nous renseignant, et en apprenant davantage, les idées commençaient à fuser. Le projet était lancé. Mais elles fusaient tellement qu’il nous était alors difficile de véritablement savoir où aller. Il nous fallait un cadre, celui qui serait donné par le musée de Bretagne, sa géographie et ses objets.

Travailler en partenariat avec le musée de Bretagne, ça a été découvrir l’envers de son décor : ses différents acteurs, ses façons de fonctionner. Tous les petits détails auxquels on ne soupçonnerait pas qu’il faille prêter attention et qui pourtant sont importants. Très difficile, par exemple, d’y faire rentrer des objets de l’extérieur, et le moindre changement d’éclairage ou de sons nécessite une organisation conséquente.

Ça a aussi été découvrir les collections sous un jour nouveau, pour à notre tour essayer de les montrer différemment. Ça a été entendre l’histoire de la statuette du guerrier de la Bouexière, puis la réécrire en la fantasmant. Chercher une potentielle arme du crime parmi tous les objets lourds, coupants, ou tranchants, présentés dans les vitrines. Se demander comment raccrocher une affiche, une maquette ou un outil à l’histoire que nous concevions.
Le résultat final est assurément assez éloigné de ce que nous imaginions au départ. Le projet a connu son lot de découvertes, de rigolades et de satisfaction, mais aussi de doute et parfois de stress. Comme lorsqu’au mois de janvier, la situation sanitaire et ses conséquences sur la fermeture des institutions culturelles nous ont incitées à remodeler l’évènement pour qu’il puisse se tenir à distance.

Arrive le jour J. A quelques heures de lancer la réunion Zoom, le trac commence à se faire ressentir, l’appréhension de présenter le fruit de nombreuses semaines d’efforts pour la première fois aussi. Mais lorsque les visages des premiers participants apparaissent à l’écran, la tension disparaît presque aussitôt.


A l’issue de la troisième et dernière soirée de jeu, c’est la satisfaction qui domine. Celle d’avoir enfin concrétisé plusieurs mois de travail, celle d’avoir mené à bien un projet de bout en bout, celle d’avoir vu de nombreuses personnes impliquées et visiblement satisfaites. Il est temps pour les enquêteurs de raccrocher leurs képis.
Marine Glais, Manon Gueret, Camille Montagnon, Victor Mottin, Aude-Lyne Pen et Yvain Praud, pour le collectif étudiant « Le mystère de la statuette » / Science Po Rennes.
Mai 2021.
Pour en savoir plus :
Crédits photos : « association Murder Party au musée » CCBYSA