Le vélo est forcément breton ! L’histoire le dit : la bicyclette est née dans les années 1860 grâce à l’ingéniosité d’un artisan serrurier originaire de Saint-Brieuc, Pierre Michaux (1813-1883) et de son fils Ernest (1842-1882). Ils ont permis à la draisienne de devenir un véritable instrument de locomotion.
Ô mon vélo !
Outil de travail, de transport de personnes et de marchandises, dès sa création, le vélo est entré dans la vie quotidienne, professionnelle et sociale d’un grand nombre de personnes.


Photographie prise vers 1920 par Émile Houdus (1906-1993), photographe du pays de Fougères, d’une femme, vêtue d’une robe longue, une aumônière à la main, les cheveux relevés en chignon, qui pose avec une bicyclette devant un fond photographique – Marque du Domaine Public – Collection Musée de Bretagne.
Posséder une bicyclette s’est longtemps avéré être une fierté et quand le photographe professionnel ne pouvait pas vous immortaliser au grand air avec votre destrier des temps modernes, il vous faisait poser dans son atelier !
Au début du 20e siècle, le vélo est bien intégré au paysage et à la vie des habitants de Bretagne comme le prouve beaucoup de cartes-postales. La plupart des auteurs de ces vues ont d’ailleurs sillonné la péninsule à bicyclette dans des conditions difficilement imaginables aujourd’hui.

Mouiller le maillot : un savoir-faire breton
Le vélo a vite conquis l’intérêt des Bretons. Une multitude d’associations sportives essaiment dans tout l’Ouest, comme à Rennes en 1869, à Vannes en 1870, ou à Nantes en 1871. La course Paris-Brest-Paris organisée pour la première fois en 1891 a un retentissement considérable. Le Tour de France créé en 1903 suscite également l’engouement.

Toutes les villes bretonnes décident de se doter de leur propre course, épreuves qui prennent l’allure de véritables fêtes populaires. Les Bretons s’affirment rapidement comme des graines de champion. Lucien Mazan (1882-1917), Jean Robic (1921-1980), Louison Bobet (1925-1983) et Bernard Hinault (1954-…) sont des visages incontournables du Tour de France. Leur nom et leur origine bretonne sont utilisés par des industriels afin de populariser leurs marques.

Ces publicités inscrivent la Bretagne dans l’imaginaire collectif comme le pays du vélo.
Aimer le vélo : un peu, beaucoup, passionnément !
La présence quasi systématique du drapeau breton, le célèbre Gwenn-ha-du, sur les principales courses cyclistes internationales montre bien encore aujourd’hui le lien inextricable entre ce sport et les Bretons. Mais en Bretagne, le vélo n’est pas qu’une pratique sportive, il est un mode de vie et il a un poids dans l’économie locale.

Il est partout : certes dans le paysage, dans la rue, dans les albums de famille et les cartes-postales touristiques, mais également dans les collections ! Au milieu des années 1930, la ville de Rennes reçoit plusieurs dons de l’anticonformiste et collectionneur Louis Métraille (1869-1941). S’il a accumulé des affiches, des armes ou encore des animaux naturalisés, le vélo a été sa grande passion. Sa collection a compté jusqu’à 91 pièces sur le sujet. En 1934, il donne 19 bicyclettes qui sont déposées au musée archéologique, ancêtre du Musée de Bretagne, dont plusieurs grand-bi, tricycles et monocycles des plus importantes marques de l’époque : Clément, Humber, Quadrant, Vincent…
En Bretagne, le vélo est tellement important qu’il est entré au musée !
Sophie Chmura.
Juin 2021.
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