Après des études d’histoire de l’Art à l’université d’Aix-en-Provence et de photographie à l’École Nationale de Photographie d’Arles, Aglaé Bory vit et travaille depuis vingt ans à Paris. Son travail a déjà été mis en valeur dans plusieurs festivals, en France et à l’étranger – Festival Circulation(s), Photaumnales, Photofolies, Bourse du Talent, Voies Off, Quinzaine Photographique Nantaise, etc. – ainsi que différentes expositions individuelles et collectives – La Conserverie, Galerie du Château d’Eau, Bibliothèque Nationale de France.
Elle reçoit plusieurs distinctions pour son travail Corrélations (KL Photo Awards, Bourse du Talent…) et entre en 2010 dans le fonds photographique de la Bibliothèque Nationale de France. Ses projets ont fait l’objet de publications : Corrélations aux Editions Trans Photographic Press en 2011 ; un ouvrage collectif aux éditions du Seuil en 2014 sur le corpus de travaux photographiques France(s) Territoire Liquide dont l’artiste fait partie.
En octobre 2019, Aglaé Bory est la marraine du festival les Rencontres Photographiques du 10ème dans le cadre duquel elle honore une commande : Les Garçons d’en bas. En 2019 également, elle fait partie des photographes sélectionnés pour la commande du CNAP, « Flux, une société en mouvement » avec son projet documentaire Figures Mobiles exposé en 2020 au festival les Photaumnales. Ce travail est entré dans les collections du Fonds National d’Art Contemporain. Elle est de nouveau lauréate d’un prix en juin 2020, le Prix Caritas de la Photo Sociale avec Odyssées qui a donné lieu à une exposition à l’automne 2020 et qui a été édité aux éditions Filigranes en novembre 2020. Lauréate de la résidence du festival Photo La Gacilly en 2021, Aglaé Bory y expose son projet Les Horizons, cartographie des possibles. Représentée par la galerie Delphine Charon, elle travaille également actuellement sur Désordres intérieurs, réalisé dans le cadre des 15 ans du site Leboncoin.
En février 2022, elle est lauréate aux côté de 100 autres photographes de la grande commande photographique, Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire, portée par le ministère de la culture et la Bibliothèque nationale de France.
La résidence de création en partenariat avec la Gacilly, comme point de départ du projet l’horizon des possibles
Depuis plusieurs années, le Musée de Bretagne mène une politique d’acquisition régulière en matière de photographie contemporaine, inscrite comme un axe majeur de la politique d’acquisition du projet scientifique et culturel en 2015. Le bilan des acquisitions 2015-2020 montre l’enrichissement important de cet axe avec les photographes suivants : Charles Fréger en 2015, Dominique Delpoux en 2018, Guy Le Querrec, Mark Neville, Marc Loyon et Delphine Dauphy en 2019, Stéphane Lavoué en 2020…. De générations et d’horizons différents, les choix d’acquisition manquaient toutefois d’un rééquilibrage par la place accordée au femmes photographes dans cette collection : c’est donc aussi le début de ce rééquilibrage avec le choix d’Aglaé Bory.
Fin 2019, le festival La Gacilly, les Champs Libres et le Musée de Bretagne décident de porter ensemble une résidence de création sur le thème des nouvelles ruralités. Le choix du jury se porte sur Aglaé Bory et son projet Les Horizons, cartographie des possibles. La photographe explore le territoire du Morbihan et plus spécifiquement du pays de Redon durant l’hiver 2020, provoquant des rencontres avec des habitants du territoire.

Le résultat de cette résidence est conjointement exposé dans le cadre du Festival Photo La Gacilly (été 2021) ainsi qu’à la bibliothèque des Champs Libres. Une exposition à l’été 2022 au Festival Photo La Gacilly-Baden en Autriche viendra prolonger et ponctuer ce cycle de présentations. Une exposition intermédiaire est également annoncée à l’automne 2022 au Centre Culturel Le Belvédère à Guer, commune appartenant à la Communauté de Communes de l’Oust à Brocéliande, territoire prioritaire pour l’Éducation Artistique et Culturelle tel que défini par la DRAC Bretagne.
Ce travail en immersion a permis à l’artiste de parcourir le territoire breton à la rencontre de ses paysages, de ses habitants et de leurs expériences de la ruralité : céramiste, professeur de yoga, musicien, écuyer, agriculteur sont autant de métiers différents exercés par les hommes et femmes rencontrés. La résidence a également été l’occasion de découvrir la vie quotidienne de néo-ruraux qui s’engagent sur d’autres chemins que ceux de l’agriculture intensive, en s’intéressant à une population en marge de la société. C’est en ce sens que cette série permet de mettre en lumière ce territoire, ces parcours de vie qui pourraient apparaître comme « invisibles ». Donner à voir l’ensemble de la société bretonne, dans sa diversité est un enjeu déterminant pour le Musée de Bretagne.

Les huit photographies acquises par le Musée de Bretagne explorent des thèmes qui font directement écho à ses collections et aux expositions qui y sont présentées :
- Le regard sur un territoire en mutation
- Le témoignage d’expériences rurales contemporaines
- La rencontre et le partage de récits de vie
Le choix s’est effectué à partir du porte-folio de l’ensemble de la résidence Les Horizons, cartographie des possibles : des portraits d’hommes et de femmes, des paysages, de pratiques et d’expériences dans le monde rural composent cette sélection qui se veut la plus diversifiée et la plus représentative du travail de l’artiste. Ces huit photographies offrent ainsi une synthèse du travail en résidence d’Aglaé Bory, où l’approche documentaire se mêle à la recherche plastique, celle de la recherche d’un horizon, point commun à tous ces portraits, en formats verticaux, reliés par cette ligne invisible.

Elles prolongent ainsi la vision du monde rural présente dans les fonds photographiques anciens du Musée de Bretagne – Amédée Fleury, photographiant la région de Luitré au début du 20e siècle – jusqu’à celles plus récentes de Marc Loyon et de Delphine Dauphy explorant les liens entre aménagement urbain et relations entre ville et campagne nourricière.
Céline Chanas.