Conserver ses aliments

Certains objets des collections du musée de Bretagne montrent l’évolution des comportements alimentaires au 20e siècle, dont l’un des facteurs est l’apparition de nouveaux modes de conservation des aliments. Un garde-manger dressoir du pays de Rennes du 19e siècle tout d’abord : la partie supérieure de ce petit meuble est composée d’une case de rangement fermée par un battant, qui place les aliments hors d’atteinte des animaux et dont la porte, munie de plaques métalliques ajourées, permet l’aération des denrées. Il constitue le premier stade de la conservation.

Garde-manger dressoir provenant de Gévezé, 19e siècle – CC BY – Cliché A. Amet, collection Musée de Bretagne, Rennes

Le charnier, récipient en terre cuite ou en bois, permet quant à lui de conserver des viandes sur une plus longue période, grâce à l’action du sel dans lequel elles sont maintenues.

Charnier provenant de Beignon, début du 20e siècle – CC0 – Collection Musée de Bretagne, Rennes

L’arrivée massive dans la région bretonne du réfrigérateur dans les années 1950, comme le montre la photographie, puis du congélateur dans les années 1960 va entraîner de nombreux changements.

Magasin d’électroménager à Rennes, vers 1960 – CC BY NC ND – Collection Musée de Bretagne, Rennes

Ces deux appareils ménagers vont faire évoluer les goûts : le charnier devient superflu, la consommation de viandes douces, non salées, se développe. Ils donnent aussi la possibilité de différer la consommation des aliments de saison, produits chez soi d’abord puis de plus en plus achetés dans le commerce, et donc permettent de manger quasiment de tout toute l’année. Enfin, ils participent à faire entrer dans les foyers la nourriture industrielle aux goûts parfois nouveaux : plats asiatiques sous vide, pizzas surgelées, etc…

Document publicitaire pour le magasin Cadigel à Rennes – CC BY NC ND – Collection Musée de Bretagne, Rennes

Fabienne Martin-Adam

Extrait de Objets de l’histoire, mémoires de Bretagne, Les collections du musée de Bretagne, éditions Ouest-France, Rennes, 2011.

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